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REGISTRES DU BUREAU
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CCXCVIIL ----AsSEMRLE'E POUR CAUSE DE XXm LIVRES TOURNOIS REQUIZ EN DON DE PAR LE Rûï.
8 août i5i3.
L'an mil ve treize le lundi huit™jour d'Aoust, en Assemblée faicte en la Chambre du Conseil au Palais, en laquelle estoient: mess" Anthoine Duprat, chevalier, premier president en la Court de Parle­ment; mess" maistres Thibault Baillet, Jaques Oli­vier et Charles Guillart, presidens en lad. Court; Guillaume Aymeret, Jehan de La Place, Robert Tur­quant, Francois de Luynes, Jehan Briçonnet : tous conseillers de lad. Court; monseigneur de Montmo­rency, baron dud. lieu; maistre André Le Roy, secre­taire du Roy; mess" maistre Roger Barme, advocat du Roy en icelle Court, Prevost des Marchans; Geoffroy Du Souchay, Nicolas Crespy et maistre Jehan Olivier, Eschevins; et Jehan Radin, Procureur de la ville de Paris; maistre Nicole Violle, Dreux Raguier sr de Thionville, maistre Nicole Charmolue, maistre Nicole Seguier, maistre Charles de Montmi­rel , et maistre Pierre L'Escot procureur du Roy aux generaulx de la Justice des Aydes : Conseillers de la Ville; Jehan Herbert, Jehan Croquet, François Chouart, Jehan Du Buz et Charlot L'Oyson: Quarte­niers d'icelle Ville; Nicolas Chevalier, bourgois; mess0 Jehan Nicolay, chevalier, premier president des Comptes; mons' maistre Bertrand L'Orfèvre sr d'Ermenonville, et maistre Gilles Berthelot, maistres desd. Comptes; el autres;
A esté dit et exposé par mond. sr le premier presi­dent comme le Roy avoit escript à mess™ les Presidens là presens et à luy qu'il envoyoit en ceste ville mon­seigneur de Montmorency et maistre André Le Roy, secretaire dud. Sr, aussi là presens pour par eulx tous ensemble faire remonstrance aux Prevost des Mar­chans et Eschevins, bourgois et habitans de ceste ville de Paris, des grans charges et affères que led. Sr a de present à supporter pour la tuition et deffense de ce Royaume contre la grosse puissance et armée du roy d'Angleterre qui tient son siege devant la ville de The­rouenne, à intention de plus avant entrer en ced. Royaume ou grant prejudice et interest d'ung chas­cun. Et pour subvenir à y résister luy est besoing s'ayder de ses bonnes villes de ce Royaume, entre lesquelles ceste est la capilalle, et à celle cause re­querir à cested. Ville le secourir en don de trente
O Voy. ci-dessus les art. CCLXXXVlt et suivants.
(2' La teneur de ces lettres est reproduite à l'article suivant.
(3' Voy. ci-dessus l'article CCXCII et la note finale.
(Fol. 258 v°.)
mil francs comme en l'année passée(1), lesquelz toutes voyes ils avoient charge dud. Sr moderer à vingt mil francs. Et avoient advisé faire ceste Assemblée pour faire ouverture par quel moyen plus conve­nable et de moindre scandale icelle somme de xxm francs se pourra plus promptement finer selon que l'on peult congnoistre que l'affaire du Roy le requiert ou par assiette nouvelle sur les habitans de la ville comme a esté fait pour le dernier octroy, ou par subvention de nouvel ayde, moyennant lequel l'on puist trouver quelques bons personnages qui prés­ient à la Ville et avancent lad. somme de vingt mil livres tournois, qui seront remboursez des deniers qui viendront dud. ayde tel qu'i seroit advisé pour le mieulx.
Et lors mond. sr de Montmorency a reprins les parolles et exposé le grant affaire du Roy, et declairé qu'il estoit trés requiz et neccessaire qu'il fut promptement secouru tant de ceste ville que d'autres bonnes villes du Royaume; autrement s'en pourroit ensuyr inconvenient irréparable, en per­suadent aux assistans y adviser et donner ordre le plus promptement que faire ce pourroit. Et à ceste fin a esté faicte lecture des lettres du Rov envoyées pour ceste matiere à mesd. s™ les presidens ('2).
Après la lecture desquelles mond. sr le Premier President a demandé aux assistans à chascun son op­pinion, et par l'advys d'ung chascun a esté conclud que c'est raison d'ayder au Roy et le secourir de la somme par luy requise moderée et réduite par mesd. sr,les Commissaires à la somme de vingt mil francs ; et de la forme de la finer ont semblablement esté tous d'avys et oppinion que par subvention d'ayde s'est la plus doulce voye et moins grevante : car l'on a veu, par l'assiette qui a esté faicte pour le dernier octroy de trente mil francs '3), l'on n'a sceu cueillir et lever que xxvmfrancs ou environ età grant difficulté et scandale pour les grans pouvretez secrètes que l'on a trouvez aux maisons de plusieurs qui y estoient assiz, et sy n'y ont esté espargnez la pluspart des privilegiez, dont y a eu plusieurs debatz et procès; et est celle voye de périlleuse consequence pour les euvres qui s'en peullent sourdre entre les habi-